Au Festival du film francophone d’Angoulême, qui s’est achevé le 26 août, on rendait hommage « au cinéma africain ». Parmi les réalisateurs invités, Fanta Régina Nacro, auteure d’un film très marquant, La Nuit de la vérité. La cinéaste burkinabé y met en scène les luttes fratricides entre factions armées qui ont déchiré l’Afrique de l’Ouest à la fin du XXe siècle. Son film est sorti en 2004, C’est le dernier en date de sa filmographie.
Depuis, elle a tourné des courts-métrages de service public – contre la violence conjugale, pour la prévention du sida – et elle travaille sur un autre scénario. Comme la plupart de ses collègues burkinabé ou maliens, Gaston Kaboré, Idrissa Ouedraogo, Cheick Oumar Sissoko, Souleymane Cissé, Fanta Régina Nacro a été prise dans le naufrage du cinéma d’Afrique occidentale francophone, survenu à la fin du XXe siècle. A Angoulême, les films présentés avaient souvent plus de quinze ans.
Pourtant la réalisatrice ne baisse pas les bras. Elle est lucide sur les raisons du marasme. L’argent public français s’est tari et l’Europe n’a pas pris le relais. Soucieuses de défaire tous les liens qui avaient tissé la « Françafrique », les institutions françaises ont préféré aider « le Sud » plutôt que « l’Afrique », au bénéfice de cinémas d’Amérique latine ou d’Asie.
Le gouvernement burkinabè, comme tous ceux de la région, a d’autres priorités que la culture, et les aides publiques accordées au temps…
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