TUNIS (AFP) – Un avocat ouvertement homosexuel a annoncé jeudi 8 août qu’il participerait aux élections présidentielles en Tunisie, une première pour le monde arabe.
La candidature de Mounir Baatour constitue « une première qui sera sans aucun doute une référence dans l’histoire », a déclaré son parti libéral.
Baatour, chef du parti et avocat à la Cour de cassation, se présente comme un défenseur des droits des personnes LGBTIQ.
Mais avant son annonce, une pétition signée par 18 groupes avertissait que sa candidature représenterait un « danger » pour leurs communautés.
Baatour a été emprisonné pendant trois mois en 2013 pour « sodomie » sur un étudiant de 17 ans, ce qu’il a toujours nié.
Avoir un casier judiciaire n’empêche pas automatiquement les Tunisiens de se présenter aux élections.
Les candidats à la présidence ont jusqu’à vendredi pour présenter leur candidature, avant les élections du 15 septembre.
Baatour est cofondateur de l’association Shams, à travers laquelle il milite depuis des années contre la criminalisation de la « sodomie » en Tunisie, passible d’une peine pouvant aller jusqu’à trois ans.
La pétition du mois dernier contre sa candidature potentielle a été signée par de nombreuses organisations de défense des droits des personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres, intersexuées et queers.